jeudi 20 juin 2013

les villes

Dans la transition écologique qui s'annonce, celle que j'appelle de mes voeux par notre réduction volontaire de notre consommation d'énergies fossiles et de nos émissions de gaz à effet de serre, ou celle que je crains, mal anticipée et subie, par renchérissement non maitrisé de l'énergie, dans cette transition écologique donc, la vie urbaine sera probablement la plus bouleversée.

La population urbaine a atteint en 2006 le seuil de 50% de la population mondiale; en France en 2011, plus de 85% des habitants vivent en zones urbaines.

Comme écrit par Anne Grenier pour l'ADEME : "Lieu de concentration des populations, des activités et des richesses, la ville est de fait un lieu de consommation énergétique. La répartition des consommations finales d'énergie par secteur d’activité précise pointe les priorités d’actions : les deux secteurs les plus consommateurs (le secteur résidentiel et tertiaire consomme 43,6%, de l’énergie finale, et les transports 31,5%) sont directement liés aux modes de vies, de travailler et d’habiter."

Commençons par les transports.
La première action qui vient à l'esprit est sans impact sur la physionomie urbaine : diminuer aussi vite que possible la consommation (et donc la taille et la puissance) des véhicules à pétrole.
Mais l'organisation de nos villes a aussi son importance : la courbe suivante est un argument pour limiter l'étalement urbain et densifier les villes existantes :
La ville "durable" serait synonyme de ville dense et de courtes distances.
Cependant, une ville "durable" devra aussi améliorer son indépendance énergétique et alimentaire, et là une trop forte densité devient un handicap.

Passons maintenant au secteur résidentiel et tertiaire : 43% de la consommation d'énergie finale, et 19% des émissions de gaz à effet de serre. L'essentiel de cette consommation d'énergie est celle du chauffage, la France étant sur-équipée en chauffage électrique et l'énergie électrique française étant majoritairement décarbonée.
Le plan d'action est clair et lourd : il s'agit d'améliorer l'efficacité énergétique de nos bâtiments : logements, lieux de travail, commerces...
Cela peut se traiter en plusieurs points distincts :
* diagnostic thermique et énergétique généralisé,
* réhabilitation thermique, rénovation, isolation des bâtiments,
* élimination du gaz et du fioul du chauffage des bâtiments, pour les remplacer par des pompes à chaleur et de la biomasse,
* instauration de normes de plus en plus exigeantes pour les constructions nouvelles, et soutien à la construction de logements à haute efficacité énergétique.

mardi 18 juin 2013

(4) énergie, PIB, et efficacité énergétique

Un message précédent analysait le scenario négaWatt en terme d'évolution du PIB et de l'efficacité énergétique.
 
Depuis j'ai trouvé une projection de l'ADEME toute aussi intéressante, et j'ai effectué les mêmes calculs que précédemment sur ce scénario.
Le calcul prend en compte la projection INSEE de la population active française en 2050. Pour le PIB humain, on a considéré une durée légale annuelle du travail de 1607 heures, et extrapoler la même progression de la productivité du PIB humain qu'entre 1973 et 2010.
L'ADEME a considéré une croissance structurelle du PIB de 1.8% par an, prolongation tendance CAS.
 
Ce scenario envisage une diminution de 30% de la consommation d'énergie primaire et de 18% d'énergie finale à horizon 2030. L'ADEME ne fait pas de projection de la consommation d'énergie primaire à l'horizon 2050.
On remarque que ce scenario demande que l'efficacité du PIB énergétique atteigne en 2030 ce que négaWatt visait pour 2040. Si on prolonge la tendance, cela revient à multiplier par 3 notre efficacité énergétique à l'horizon 2050. Si on envisage pour 2050 le même ratio énergie finale/primaire qu'en 2010, cela revient à multiplier par 3.5 notre efficacité énergétique à l'horizon 2050. Si on envisage pour 2050 le même ratio énergie finale/primaire que visé par l'ADEME pour 2030, cela revient à multiplier par plus de 4 notre efficacité énergétique à l'horizon 2050.