jeudi 25 juin 2015

(5) énergie, PIB, intensité énergétique

Il y a 2 ans, j'en étais arrivé à la conclusion que si nous voulions réellement diviser par quatre les émissions françaises de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 (loi POPE du 13 juillet 2005), il serait nécessaire d'augmenter radicalement le taux croissance de l'efficacité énergétique du PIB énergétique. La comparaison de différents scenarii donnait :

croissance annuelle de l'efficacité énergétique du PIB énergétique
croissance annuelle du PIB
France entre 1973 et 2010
1,53%
6,33% (PIB énergétique)
diviser par 4 la consommation d'énergie carbonée à l'horizon 2050
3,22% si l'on veut obtenir une croissance annuelle
du PIB de 2%
2%
scenario negaWatt à l'horizon 2050
2,30%
0,40%
scenario ADEME à l'horizon 2050
3,50%
1,80%

Revenons à l'équation de Kaya, que Manicore a déjà décortiqué avant moi :


L'intensité énergétique française a fortement diminué depuis les chocs pétroliers des années 1970 :

Mais ces dernières années, l'intensité énergétique mondiale diminue au mieux de 1% par an :

Conclusion :
1) pour préserver l'avenir de l'Homme sur Terre, nous devons nous donner des objectifs de limitation du réchauffement climatique, et pour cela, nous donner des objectifs de réduction des émissions des gaz à effet de serre et mettre en oeuvre les actions les plus pertinentes pour cela. Cela peut être lié à des objectifs de décarbonisation de notre mix énergétique
2) pour nous préparer à la raréfaction des énergies fossiles et amortir le choc que seront les franchissements successifs des pics de production, nous devons nous donner des objectifs de réduction de notre dépendance aux énergies fossiles. Pour élargir la réflexion, nous devons améliorer notre résilience, cela pour anticiper les secousses liées à la raréfaction des énergies fossiles, mais aussi celle des minerais, de l'eau...
3) pour limiter les impacts sur notre niveau de vie des 2 points précédents, nous pouvons nous donner des objectifs de réduction de notre intensité énergétique (i.e. amélioration de l'efficacité énergétique du PIB énergétique), mais ce n'est que souhaitable quand les 2 premiers points sont indispensables. Avant cela, il me parait nécessaire de réfléchir aux indicateurs que nous utiliserons pour mesurer l'efficacité de notre action.
4) dans tous les cas, nous devons nous préparer à une stagnation ou une diminution du PIB, car c'est bien ce qui nous attend. Nous devons avoir l'honnêteté de le dire à haute voix.

Ce sera plus honnête que de reculer régulièrement le re-décollage attendu du PIB, comme le fait l'OCDE :
Prévisions OCDE du  PIB de la zone euro et trajectoire effective (source : OCDE, 2014)

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