lundi 29 juin 2015

consommation d'énergie primaire, série longue

Je continue à collecter les données, les séries longues ayant toujours ma préférence aux vues à court terme :
une première multiplication par 5 en 120 ans, puis une seconde multiplication par 5 en 60 ans.

Si on calcule la consommation d'énergie primaire par habitant :
avant les 30 trente glorieuses, la consommation d'énergie par habitant a été multipliée par 2 en 120 ans ; les trente glorieuses peinent à réaliser cette multiplication par 2 ; et depuis 1970 on oscille au-dessus de 70 gigajoules/habitant.

jeudi 25 juin 2015

(5) énergie, PIB, intensité énergétique

Il y a 2 ans, j'en étais arrivé à la conclusion que si nous voulions réellement diviser par quatre les émissions françaises de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 (loi POPE du 13 juillet 2005), il serait nécessaire d'augmenter radicalement le taux croissance de l'efficacité énergétique du PIB énergétique. La comparaison de différents scenarii donnait :

croissance annuelle de l'efficacité énergétique du PIB énergétique
croissance annuelle du PIB
France entre 1973 et 2010
1,53%
6,33% (PIB énergétique)
diviser par 4 la consommation d'énergie carbonée à l'horizon 2050
3,22% si l'on veut obtenir une croissance annuelle
du PIB de 2%
2%
scenario negaWatt à l'horizon 2050
2,30%
0,40%
scenario ADEME à l'horizon 2050
3,50%
1,80%

Revenons à l'équation de Kaya, que Manicore a déjà décortiqué avant moi :


L'intensité énergétique française a fortement diminué depuis les chocs pétroliers des années 1970 :

Mais ces dernières années, l'intensité énergétique mondiale diminue au mieux de 1% par an :

Conclusion :
1) pour préserver l'avenir de l'Homme sur Terre, nous devons nous donner des objectifs de limitation du réchauffement climatique, et pour cela, nous donner des objectifs de réduction des émissions des gaz à effet de serre et mettre en oeuvre les actions les plus pertinentes pour cela. Cela peut être lié à des objectifs de décarbonisation de notre mix énergétique
2) pour nous préparer à la raréfaction des énergies fossiles et amortir le choc que seront les franchissements successifs des pics de production, nous devons nous donner des objectifs de réduction de notre dépendance aux énergies fossiles. Pour élargir la réflexion, nous devons améliorer notre résilience, cela pour anticiper les secousses liées à la raréfaction des énergies fossiles, mais aussi celle des minerais, de l'eau...
3) pour limiter les impacts sur notre niveau de vie des 2 points précédents, nous pouvons nous donner des objectifs de réduction de notre intensité énergétique (i.e. amélioration de l'efficacité énergétique du PIB énergétique), mais ce n'est que souhaitable quand les 2 premiers points sont indispensables. Avant cela, il me parait nécessaire de réfléchir aux indicateurs que nous utiliserons pour mesurer l'efficacité de notre action.
4) dans tous les cas, nous devons nous préparer à une stagnation ou une diminution du PIB, car c'est bien ce qui nous attend. Nous devons avoir l'honnêteté de le dire à haute voix.

Ce sera plus honnête que de reculer régulièrement le re-décollage attendu du PIB, comme le fait l'OCDE :
Prévisions OCDE du  PIB de la zone euro et trajectoire effective (source : OCDE, 2014)

lundi 1 juin 2015

blue revolution

J'ai déjà plus tôt fait état de ma conviction que l'aquaculture et la pisciculture étaient des pistes à creuser pour leur efficacité et pour l'apaisement qu'ils représentent dans nos liens avec la planète, en comparaison de la prédation brutale que sont la surpêche ou même la surexploitation agricole.

D'autres vont plus loin, en associant :
  • l'aquaculture : culture d'algues,
  • la pisciculture : élevage de poissons,
  • la culture hydroponique : culture hors sol, en fournissant aux plantes sels minéraux et eau,
  • la captation de CO2 et son utilisation pour alimenter les algues.

Leur proposition combine cela à la production de biocarburant de troisième génération (i.e. à partir d'algues) et la création de villes flottantes pour gérer toutes ces activités.

Voilà de quoi rêver un peu, et réfléchir beaucoup.

allocations chômage

Il ne faut pas confondre la lutte contre le chômage et la lutte contre les chômeurs.

Comme déjà écrit, il ne semble pas opportun de réduire drastiquement les indemnités chômage car cela risque d'augmenter le taux de pauvreté et le niveau de bien-être général.
Par contre cela me parait intéressant de plafonner les allocations chômage à 5 fois le salaire minimum, et d'utiliser également le levier de la durée d'indemnisation.

Je reprends d'ailleurs à mon compte une partie des propositions de Jacques Attali :
1. Tout chômeur sans formation engagé par une entreprise doit être payé par elle à hauteur de 80% du salaire minimum ; le reste du salaire, qui doit être au moins égal au salaire minimum, étant payé par les budgets de la formation permanente, puisque cet emploi est aussi une formation.
2. Tout chômeur ne doit pouvoir recevoir une allocation chômage que pendant un an. Cette allocation est plafonnée à 5 fois le salaire minimum mensuel, et seulement si le demandeur d’emploi suit une formation professionnalisante, financée aussi sur les fonds de la formation permanente.
3. Tout chômeur doit recevoir une formation et une incitation à créer une entreprise. Si son projet est viable, un financement doit lui être proposé.
4. Toute indemnité accordée en cas de licenciement par l’employeur ou par les prudhommes doit être limitée à six mois de salaire, plafonnée à 5 fois le salaire minimum mensuel, et intégralement déduite des allocations chômage versées ensuite.
5. Toute entreprise ou personne recourant au travail au noir doit se voir infligée des amendes dissuasives.

Je rappelle que ces allocations chômage seraient financées par la Taxe A la Consommation, et qu'un travail de concertation européen doit être mené afin d'évaluer l'efficacité des dispositifs très variés d'indemnisation des chômeurs, pour aller vers un système harmonisé et efficace